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Cendrillon
Joël Pommerat

Pourquoi, qu’on soit petit ou grand, a-t-on besoin des contes ? De leur manière détournée d’affronter violences intimes et terreurs intérieures ? Conteur d’aujourd’hui, Joël Pommerat recycle les contes d’autrefois. Sa Cendrillon est ainsi une fillette traumatisée par la mort de sa mère. Elle se croit obligée de penser constamment à elle pour la maintenir en vie.

 

L’histoire qui nous est racontée ici n’a rien à voir avec l’univers de la version écrite   par Charles Perrault,  «  Cendrillon ou la petite pantoufle de verre » que nous racontons à nos enfants. A travers une comédie acidulée, où l’humour et le comique font sens autour du drame qui se dénoue, l’auteur nous offre enfin un conte destiné aux plus grands et aux adultes.

 

Nous voyons dans cette version se construire la dramaturgie autour de la mission que Cendrillon s’impose, de sa culpabilité et des punitions qu’elle s’inflige en retour. 

Comment Cendrillon va naviguer entre les cendres du passé, la confrontation avec le réel, et son imagination débordante ?

Ce ne sont plus nos enfants mais nous-mêmes, forts de nos expériences de la vie,  qui sommes invités à la croisée des illusions et du destin, pour comprendre aussi que nos drames du passé,  si nous ne nous enfermons pas, peuvent aussi nous projeter vers l’avenir.

Extrait :

  • La Très jeune fille (Cendrillon) : De toute façon, j’mérite pas d’avoir de trop belles affaires à moi. Je crois que ça va me faire du bien de me sentir un peu mal ! Ça va me faire un peu les pieds.

 

Le génie de l’auteur dans cette réécriture est aussi de bouleverser les codes du conte en convoquant, après avoir pris soin au préalable  de révéler le drame de la très jeune fille,  les ressorts de la comédie : L’humour, le mépris, les sarcasmes, les moqueries, sans oublier le rebondissement final inédit.

 

Pour ce faire, dans une langue actuelle, parfois crue, Joël Pommerat nous fait découvrir avec ironie le petit monde gravitant autour de Cendrillon : Une belle mère narcissique et malveillante,  ses deux filles égoïstes pour ne pas dire écervelées, son père humilié, une fée aigrie et déjantée, un prince naïf et timide, un Roi-père désemparé.

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